Plans de formation versus plans sociaux

pasDepuis quelques mois, il ne se passe pas une semaine sans l’annonce de la fermeture d’une usine ou d’une entreprise et des licenciements adjacents. Aucune maille du tissu industriel n’est épargnée : l’Oréal,  Renault, DELL.

A l’échelle macro économique on nous parle de politiques industrielles mondiales, qui contraignent les groupes à une chasse aux coûts et une politique de récession.

 

Mais qu’en est-il du point de vue humain ?

Que pèsent des « avantages acquis » individuels face à une logique de performance globale ?  

Dans les différentes usines, le plan de licenciement souffle : les plus chanceux prennent la poudre d’escampette, tandis que les autres salariés, placés dans une logique individuelle et court termiste, se lancent dans une  « chasse à l’indemnité de départ » 

Pour les plus diplômés, accepter un départ et un chèque peut être un ticket pour une nouvelle vie : formations, MBA, reconversions, ou projet personnel, tout en étant assuré de bonnes indemnités liées à leur parcours. Ces profils ont en général moins de mal à retrouver un emploi par la suite.

Pour les autres, cette indemnité leur permet de vivre quelques temps, d’améliorer sur le court terme leur quotidien (cuisine neuve, voiture, vacances…).

Et pourtant, une fois l’indemnité écoulée, il ne leur reste plus guère de perspectives. Sous qualification, âge, manque de formation en pénalisent plus d’un.

Comment enrayer cette logique ?  

Avant que l’entreprise ne soit en phase d’apoplexie totale, celle-ci dispose d’une panoplie d’outils pour pouvoir engager sa transformation : une gestion prévisionnelle des effectifs active, l’anticipation du changement, le développement de nouvelles compétences…

Et quand tout va mal, la formation professionnelle et le DIF, généralement oubliés derrière des piles de demande de subventions, doivent jouer un rôle essentiel.  

Quels exemples éclairants ?

La métallurgie, l’un des secteurs les plus visés par la crise, travaille sur un dispositif de « cessation partielle d’activité », misant sur la formation et le chômage partiel,  ce qui a pour double avantage de limiter les licenciements et d’accroitre les compétences des salariés.  

Orange a également mis en avant des parcours de professionnalisation permettant de soutenir la transformation du Groupe et de faire évoluer ses salariés vers des postes plus porteurs

La nouvelle loi sur la formation professionnelle, qui devrait être présentée mi-avril, devrait également encourager ces initiatives et faciliter le financement de ces formations.  

Dès lors en ces temps de mauvaise conjoncture… Formons ! Il est grand temps que VAE, DIF et CIF sortent des méandres de l’entreprise pour devenir des passeports pour traverser la crise !

 

Claire P.

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