La cohabitation intergénérationnelle et les ingrédients immobiliers

Cet article est une synthèse de la Matinale de JLL (John Lang Lasalle) du 19 juin dernier avec la participation d’Olivia Bonhomme – Consultante Kurt Salmon

Plusieurs  générations se côtoient sur le marché du travail, confrontant les entreprises à plusieurs facteurs face auxquels elles doivent s’efforcer de s’adapter pour rester compétitives :

– Le départ à la retraite des baby boomers, et la transmission de savoirs que cela implique ;

– Le recul de l’âge moyen de départ à la retraite et le vieillissement de la population, qui posent la question de la place des seniors dans le monde de l’entreprise ;

– La jeune génération de plus en plus qualifiée pour des postes similaires aux personnes plus expérimentées. Jugée en outre  moins fidèle à son employeur que les précédentes générations, elle constitue un défi pour la rétention des talents.

Ainsi, cohabitent dans l’entreprise les générations suivantes qui seraient caractérisées selon John Lang Lasalle par les valeurs décrites ci-dessous :

 

LES TRADITIONALISTES LES BABYBOOMERS LES X LES Y

Années de naissance

De 1920 et 1945

De 1946 à 1964

De 1965 à 1980

De 1981 à 1990

Valeurs dominantes

Hiérarchie, loyauté, discipline,  sens du travail

Optimisme, esprit d’équipe, réussites matérielle et sociale

Autonomie, flexibilité, scepticisme

Réalisme, communication, reconnaissance, sens

Parant du principe qu’avec des valeurs dominantes différentes, la collaboration intergénérationnelle peut s’apparenter à de la cohabitation, JLL met en avant l’environnement de travail comme levier majeur. Et les chiffres le confirment puisque selon une enquête menée par eux en 2012, 69% des entreprises estiment que les bureaux peuvent contribuer à résoudre les enjeux générationnels et qu’un quart des entreprises l’utilisent comme outil dans ce sens. JLL met tout de même en garde sur la « catégorisation »  des générations, limitée dans la mesure où elle met les personnes dans des cases et qu’une génération n’est pas homogène. Une enquête Ipsos datant de janvier 2012 met en avant que 62% des salariés ne voient pas dans les moins de 30 ans une génération particulière et 18% pensent plutôt que les jeunes collaborateurs ne sont pas différents des autres.

Ainsi, JJL a traité son étude au travers de 2 défis que l’entreprise doit relever pour rester compétitive et favoriser la collaboration entre les générations, pouvant être en partie solutionnés par ce levier qu’est l’environnement de travail. L’étude est alimentée par les entretiens menés dans 4 entreprises, à savoir Crédit Agricole, Google, Sanofi et Ubisoft qui ont toutes récemment déménagé et aménagé de nouveaux locaux en Ile de France.  

1.     Attirer et retenir les nouveaux talents

Attirer et retenir les nouveaux talents notamment par le biais de l’environnement de travail,  semble être la direction prise par les entreprises interviewées. Les caractéristiques du lieu de travail rêvé de la génération Y ont été retenues pour concevoir ces nouveaux espaces. Ainsi, elle attendrait de son entreprise qu’elle soit un lieu de socialisation qui favorise l’interaction et la co-création tout en étant source de liberté. En effet, le fait de vouloir être au travail « comme à la maison », est un phénomène apparu avec cette génération qui a grandi avec les nouvelles technologies, et se traduit notamment par des espaces collaboratifs et des espaces intermédiaires, ces derniers mêlant travail, détente et déconnexion.

Google et Ubisoft ont pour caractéristiques communes d’avoir une pyramide d’âge presque similaire avec une moyenne d’âge de 30 ans. Google a déménagé son siège français en plein cœur du 9e arrondissement de Paris, avec la volonté d’offrir à ses collaborateurs un cadre de vie alliant implication et créativité. Il est agrémenté d’espaces communs (micro cuisines, coin fauteuils, bibliothèque, salles de réunion, cafétéria) le tout pour asseoir une culture d’entraide, permettant la convivialité, le travail en équipe et fournissant aux salariés des outils à la pointe de la technologie. Google met en avant sa volonté de favoriser le travail en équipe dans ses locaux pour donner envie aux jeunes collaborateurs d’être au cœur de l’entreprise.  La disposition des bureaux laisse très largement la place aux open spaces puisque sur 600 bureaux, seulement 4 sont cloisonnés. Chaque bureau reste malgré tout attitré à chacun.

Chez Ubisoft, bien être et fidélisation ont été les maitres mots dans la conception de leurs locaux à Montreuil. Cette entreprise, dans laquelle on travaille beaucoup en mode projet, est caractérisée par un management horizontal traduit notamment par un accès simple aux managers. La logique de l’open space a donc également été retenue pour garder une proximité des managers avec leurs équipes. L’espace a été conçu pour être modulable mais reste ici encore attitré. Il y a beaucoup de couleurs, des cuisines d’étage, des espaces « d’expression », de détente et, secteur d’activité oblige, de jeux : consoles de jeux, babyfoot, lecture de BD et de journaux, etc.

Comme mentionné plus haut, Ubisoft et Google sont des entreprises plutôt récentes (elles ont respectivement été crées en 1986 et 1998) pour lesquelles les jeunes actifs ont un certain attrait au regard de leur activité : « la marque attire, l’environnement retient ».  Mais qu’en est-il dans les entreprises avec des pyramides d’âge plus dispersées et où les différentes générations sont donc plus amenées à collaborer ensemble ?

Rendez-vous en fin de semaine pour la seconde partie de cet article.

Auteur : Olivia Bonhomme – Consultante, RH-Management

 

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