Lancement de la semaine de la QVT – Edition 2022 dédiée au sens au travail

Comme toutes les crises, la crise sanitaire a fait exploser le carcan de l’organisation de travail en accélérant des tendances que l’on pressentait mais qui avaient peine à se déployer : la digitalisation des modes de fonctionnement, la pratique du télétravail et finalement la mise en place d’une organisation du travail hybride.

Selon une étude du Boston Consulting Group et Cadremploi de mars 2021 auprès de 5300 salariés français, 78% d’entre eux privilégient désormais un modèle hybride leur permettant de mêler présence physique au bureau et télétravail.

Cette tendance lourde traduit bien combien les confinements successifs ont été perçus comme une contrainte contre nature au regard du besoin inné de « l’animal humain » de créer et d’entretenir du lien social, et en même temps combien ils ont été une opportunité pour chacun d’entre nous de prendre du recul vis-à-vis des pratiques d’avant-crise en matière d’organisation du travail.

Les dirigeants ont ainsi « découvert » qu’un salarié « invisible » pouvait être tout aussi productif à distance que sur site, du moins pour les métiers qui le permettent, au point que certains grands groupes ont pris la décision aujourd’hui de faire télétravailler des départements entiers de l’entreprise (R&D, administration). Les salariés quant à eux ont expérimenté une nouvelle manière de faire cohabiter vie professionnelle et vie privée, chacun y trouvant un équilibre propre à sa sensibilité et encore plus à sa situation personnelle (homme, femme, équipement du logement, nombre d’enfants…..). Tous ont découvert une nouvelle façon d’échanger, de collaborer, et surtout, à titre personnel de re-hiérarchiser ce qui est important dans leur vie et de réinterroger le rapport qu’ils entretiennent avec leur entreprise, lieu d’aventure collective.

Cette crise nous a révélé en réalité un profond besoin de sens : sens de notre vie, sens de notre travail.

De plus en plus de collaborateurs envisagent de sortir du cadre établi pour donner davantage de sens à leur travail. Cette quête de sens est par ailleurs totalement en phase avec les préoccupations environnementales qui imprègnent de plus en plus la société et tout particulièrement les jeunes générations : cela fait-il sens de continuer à utiliser trains, métros, voitures, .. pour aller au bureau alors qu’il est possible de travailler à distance, et pour certains d’entre nous d’en tirer avantage en matière de conciliation de la vie professionnelle et de la vie personnelle ? De plus en plus de collaborateurs sont donc prêts à renoncer à certains emplois peut-être plus rémunérateurs pour privilégier le sens donné à leur vie.

D’un autre côté, pour certains, le virtuel n’a été qu’une bouée de sauvetage, qu’un pis-aller ne pouvant remplacer le contact physique avec les membres de son équipe. Les neurosciences nous montrent en effet que vivre sans contact physique est générateur d’anxiété et que le partage d’un espace physique est nécessaire pour que nos pensées s’épanouissent, se construisent, s’entrechoquent au contact de celles des autres.

Et en effet, quand on interroge les collaborateurs sur la manière dont ils ont ressenti le travail à distance, une grande majorité déclare avoir manqué d’un espace physique partagé, générateur de mouvement, et donc de vie. « Il faut voyager pour frotter et limer sa cervelle contre celle d’autrui » (Montaigne).

La semaine de la Qualité de Vie au travail du 20 au 24 juin 2022 (et son thème central du Sens) doit donc être une véritable occasion pour les entreprises de prendre du recul pour s’interroger sur les aspirations profondes de leurs collaborateurs, révélées par la crise sanitaire, et trouver les voies pour y répondre.

Plus aucun dirigeant ne peut désormais faire semblant d’ignorer que l’entreprise est désormais perçue par les salariés comme un lieu où l’on va s’efforcer de prendre soin d’eux, en ne les considérant plus comme des unités de production autonomes, mais comme membres d’une communauté apportant bien autre chose qu’une capacité de travail.

Dans la bataille des Talents qui s’annonce et qui est considérée à juste titre comme l’un des enjeux majeurs des années à venir (sondage réalisé auprès d’une centaine de DRH par le Cercle Humania en mars 2022), la capacité de l’entreprise à communiquer du sens et à véhiculer des valeurs répondant aux aspirations profondes des collaborateurs, à être proches d’eux, individuellement et collectivement, à leur offrir un cadre de travail inspirant…..est une condition clé pour créer un sentiment d’appartenance générateur d’engagement, et donc de fidélisation.

Plus largement, dans un monde en plein doute, où les structures traditionnelles (politiques, religieuses, familiales) jouent moins leur rôle ou sont en crise, l’entreprise n’est-elle pas appelée à jouer un rôle social plus important ? Ne serait-elle pas le dernier endroit où le consensus social peut s’établir ?

Cette semaine de la QVT est donc pour Wavestone l’occasion de réfléchir à ces questions importantes. 

Nous vous proposons ainsi une série d’articles sur le sujet : 

  • Mardi 21 juin : Mon entreprise doit-elle me rendre heureux ? 
  • Mercredi 22 juin : La reconnaissance au travail un véritable levier de motivation, quels leviers pour les managers ?
  • Jeudi 23 juin : La mixité des équipes comme vecteur de sens au travail pour tous 
  • Vendredi 24 juin : La (con)quête de sens au travail une préoccupation individuelle et collective ! 
Philippe Got, senior business advisor
Philippe Got,
Senior business advisor
philippe.got@wavestone.com

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